2nd tour législatives 2024 : réaction de Carole Delga
La gauche a une immense responsabilité et devra mener une politique qui tende la main, par l’écoute et l’action. Les Français ont parlé : la gauche, unie dans l’urgence démocratique au sein du Nouveau Front Populaire, autour d’un programme pour changer la vie de nos concitoyens, arrive ce soir en tête de ce second tour des élections législatives.
Ce résultat clair est d’abord le fruit d’une mobilisation civique et républicaine, sans précédent depuis plus de quarante ans, animée par une volonté forte de barrer la route à l’extrême droite. Cette victoire, même sans la majorité absolue, est l’expression d’une demande de justice sociale qui émane de toute la société, qui ne veut plus de la politique macroniste menée depuis sept ans : Il faudra y répondre avec humilité et détermination en respectant nos engagements. Les Français veulent le changement : Ils ont soif de justice sociale, d’égalité et d’une vie meilleure, avec un pouvoir d’achat retrouvé, des salaires et des retraites plus dignes. Ils attendent des services publics efficaces et proches, notamment en matière de santé, d’éducation, de sécurité. Ils veulent un État plus fort, un État qui les protège au quotidien, qui accompagne la transformation écologique et qui dessine un avenir meilleur pour leurs enfants. Ils appellent, enfin, la politique à sortir des affrontements violents mais stériles, des guerres d’égos pour reprendre en main notre destin commun.
Les Français demandent de l’attention, du respect et non du bruit, de la fureur ou du mépris. Ce soir, le pays est plus que jamais divisé, fracturé.
Même si le programme du RN ne convainc toujours pas une majorité de Français, ses idées dangereuses s’enracinent. L’extrême droite est à un niveau historique et reste une menace pour la France.
Tout comme 1 Français sur 3 ne s’est pas déplacé aux urnes. Personne ne peut balayer cela d’un revers de main et il faudra mener une politique qui tende la main, par l’écoute et l’action, à ces dizaines de millions de Français que le Front Populaire n’a pas convaincu. Surtout, il faut désormais agir avec le sens de l’apaisement et du rassemblement.
Et c’est d’abord la responsabilité première du Président de la République, après cette dissolution inconséquente et dangereuse : il doit prendre acte du vote des Français. C’est ensuite le devoir du Nouveau Front Populaire et de toutes ses composantes, et de l’ensemble des élus locaux de gauche dans le pays. Notre responsabilité est immense.
Ce résultat nous oblige. Nous venons à plusieurs reprises d’éviter le pire : nous devons désormais construire une République en mieux et pour tous.
Pour transformer ce sursis en sursaut, il faut retrouver le chemin du dialogue et du compromis, une action politique volontariste qui concilie et réconcilie, en ouvrant largement les lieux de pouvoir et de décision à toutes les énergies positives du pays, en instaurant une démocratie sociale et territoriale au plus près des Français.