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Olivier Faure «Nous continuons d’exiger la consultation du peuple»

Depuis janvier, vous avez bataillé sans relâche pour obtenir le retrait de cette réforme des retraites. Vous êtes des millions à avoir marché, joyeusement, à treize reprises, toutes générations et professions confondues, vous avez arpenté jusqu’aux rues des villages où personne n’avait jusqu’ici manifesté et nombre d’entre vous ont fait grève pour la première fois en sacrifiant une part significative de leurs salaires.

L’étape du contrôle de constitutionnalité passée, l’Elysée compte désormais sur l’extinction du mouvement pour tourner la page. Pourtant, le Président a perdu la bataille politique. Il vous a dépeints en une foule fanatique et factieuse, mais c’est un peuple pacifique qui est apparu dans la splendeur de sa générosité.

Ce que vous avez exprimé ne relevait pas d’une préservation pavlovienne et individualiste. C’est une vision de la vie et du travail que vous défendez. Vous avez pris la rue parce que ce recul de l’âge légal de départ à la retraite affecte l’idée même que vous vous faites de ce qui nous lie, cette vision d’un peuple solidaire, généreux, fraternel. C’est ce que les macronistes n’ont pas compris, eux qui s’imaginaient gouverner une cohorte d’individus réagissant sur la seule base de leurs gains personnels. On ne saisit rien à l’intensité de l’opposition que suscite cette réforme, à la fraternité qui anime les cortèges des manifestants, lorsqu’on ne conçoit pas qu’elle nous affecte avant tout dans nos valeurs et notre idéal.

Nous n’avons pas dit notre dernier mot

Devant votre détermination tranquille, le président de la République a fait le choix du passage en force. Pour ne pas perdre la face, il a préféré vous faire face. Plutôt que de rechercher l’apaisement, il a préféré ajouter à la crise sociale une crise démocratique.

Alors que faire ? Baisser les bras et accepter que la vague libérale, dans son mouvement de reflux, nous retire ces droits arrachés par nos aînés ?

Certainement pas. Nous n’avons pas dit notre dernier mot. Nous répondons à l’appel de l’intersyndicale pour faire de la fête du travail le 1er Mai un raz-de-marée. Nous déposons une proposition de loi abrogeant le passage de l’âge de la retraite à 64 ans. Nous continuons d’exiger la consultation du peuple français et à cet effet, un second projet de référendum d’initiative partagée (RIP) est en ce moment instruit par le Conseil constitutionnel.

Plus largement, nous devons donner ensemble un débouché politique à cette aspiration majoritaire. Une course de vitesse est engagée avec l’extrême droite. Cette dernière tire d’abord sa force de l’exaspération que suscite le président de la République. Mais elle la tient aussi de la faiblesse de la gauche qu’entretiennent ses divisions. La gauche est diverse. Elle l’a toujours été. C’est sa richesse et son talon d’Achille. Mais il serait inacceptable qu’elle ne soit pas au rendez-vous de vos aspirations.

Après un mouvement social historique, j’appelle les militantes et les militants de la gauche et de l’écologie à refuser le repli des partis sur eux- mêmes dans un processus absurde de congrès permanents.

Un nouveau souffle s’impose

La coalition de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a été une étape imparfaite mais fondatrice. Si la droite cherche avec tant de force à la disqualifier, c’est qu’elle reconnaît sa force. Sans elle, la réforme des retraites aurait été une simple formalité. Mais si la coalition a incontestablement réveillé un espoir en juin, elle n’a pas triomphé. Le rassemblement que nous avons constitué est un plancher, il ne doit pas devenir un plafond. Un nouveau souffle s’impose. Nous devons nous élargir à celles et ceux qui ont clamé leur volonté d’un autre avenir.

Nos partis doivent s’ouvrir à toutes celles et tous ceux qui comme vous s’engagent. Ensemble, le travail nous attend pour bâtir un contrat de coalition qui nous lie. Le temps est venu d’ouvrir un espace de dialogue, une agora où tous les points de vue de la gauche sociale et politique pourront se jauger, se mesurer et apprécier la manière de converger sur l’essentiel.

Et l’incarnation présidentielle ? Je sais que cette question est obsessionnelle pour certains. Certes, elle n’est pas indifférente mais elle ne peut venir qu’après l’édification du projet. Il s’agira alors de juger qui est le plus à même de le porter à la victoire, victoire forcément collective. Les ego doivent s’effacer devant les égaux.

Entamer un processus de conventions

Le Parti socialiste entame un processus de conventions ouvertes à tous les Français. Les premières porteront sur la révolution féministe, la reconquête des classes populaires, la transition écologique juste et le projet européen. Nos partenaires politiques, le mouvement syndical et associatif y seront les bienvenus. Vous y êtes toutes et tous conviés. Nous y travaillerons dans le souci d’affirmer ce que la gauche doit porter.

Si nous voulons sortir des réflexes identitaires qui minent et fracturent la société, c’est une offre politique qu’il faut reconstruire en développant un imaginaire et un récit communs.

Nous ne le ferons pas seuls. Nous ne ferons plus rien seuls. Ce qui s’est joué ces dernières semaines, c’est aussi notre rapport à la démocratie sociale et parlementaire. Le président de la République a poussé jusqu’à l’incandescence la logique de la Ve République. Il l’a rendue insoutenable aux millions de Français qui ont découvert qu’un président peut gouverner contre son propre peuple alors qu’il n’a de majorité nulle part. Chacun peut frémir en anticipant ce à quoi cela pourrait conduire si l’extrême droite s’emparait du pouvoir…

Mais ce n’est pas la peur qui doit guider nos pas, c’est cet invincible espoir, celui de la République jusqu’au bout. Sociale, écologique, féministe et démocratique. Voilà notre horizon ! Il ne peut reculer plus longtemps.

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